Julie doit faire face à son héritage, une grande demeure bourgeoise dont l’entretien est un gouffre financier. Mais cette maison devient petit à petit un espace singulier où les personnages vivent comme isolés, essayant de gagner encore quelques instants avant l’effondrement total ! Au centre de ce monde : Jimmy, personnage emblématique de ce refus de réalité. Héritiers est un conte fantastique sur le déni.

Jimmy est l’artiste, le poète, l’éternel enfant que nous portons en nous, que nous cherchons à étouffer. Il déplace notre regard, questionne le sens de notre vie et nous renvoie à nos contradictions. Face à la pression de sa famille, l’injonction de réussite sociale, il dépense toute son énergie à inventer sa vie, mais à inventer seulement. Et le seul fait d’imaginer suffit à apaiser son entourage. Il gagne ainsi encore un peu de temps pour ne pas se retrouver face à ses responsabilités. Dans la lignée de ses précédents textes, Nasser Djemaï poursuit son exploration de la famille, thème théâtral par excellence, qui favorise conflits et dévoilements intimes. Ses personnages flirtent ici entre vérités et mensonges, sombrant petit à petit avec Jimmy dans une danse funèbre jusqu’au chaos final.
« Quand une maison familiale décatie, avec ses tiroirs secrets, pèse de tout son poids sur les héritiers. Une atmosphère et des comédiens épatants. » Télérama